Genève: la guerre des communes est-elle déclarée?

BISBILLE L’association des communes genevoises (ACG) redoute que le développement de l’Union  des villes genevoises (UVG) n’empiète sur ses plates-bandes. De son côté, l’UVG  se veut rassurante. 

  • Le canton compte 45 communes dont 13 villes

«Dissiper d’éventuels malentendus à  la suite de la conférence de presse tenue par une partie des communes urbaines au travers de leur association politique.» C’est en ces termes que l’Association des communes genevoises (ACG) réagit, via un communiqué de presse diffusé le 12 octobre, à une nouvelle résolution adoptée par l’Union des villes genevoises (UVG) qui vise à donner davantage de poids aux villes du canton par rapport aux plus petites communes.

Différencier les communes

Pour l’ACG, cette nouvelle résolution est de nature à complexifier son propre fonctionnement, notamment en ce qui concerne le poids à donner aux différentes communes, par exemple à l’occasion de votes. «L’ACG a toujours défendu l’intérêt des grandes communes comme celui de l’ensemble de ses membres (…)», écrit notamment l’association pour défendre son approche.

Par ailleurs, l’Association des communes genevoise rappelle qu’elle est la seule institution publique reconnue dans la loi pour représenter les municipalités genevoises. «Nos statuts prévoient des droits de vote qui tiennent compte de la taille des communes, sauf exceptions très spécifiques. Malgré les différences qui les caractérisent,  les communes se sont toujours efforcées, au travers des processus internes de notre association, de trouver des consensus dans un esprit constructif et participatif, avec le souci permanent de voir la solidarité intercommunale renforcée.»

Porter certains enjeux

Du côté de l’Union des villes genevoises, les inquiétudes de l’ACG étonnent. «Pour moi, il n’y a aucun malentendu. Nous sommes en contact étroit avec l’ACG, que nous tenons au courant des différentes étapes de notre travail», détaille Maryam Yunus Ebener, vice-présidente et conseillère administrative d’Onex. Plus largement, l’UVG affirme vouloir travailler de concert avec l’ACG. «Nous sommes dans une logique de collaboration, pas de confrontation. L’ACG donne un poids similaire à toutes les communes, dont les différentes voix ne tiennent pas toujours compte de leur taille lors des votes. Notre action vise notamment à mieux pondérer les prises de décision», précise la vice-présidente.

Pour rassurer l’ACG, l’Union des villes genevoises rappelle qu’elle ne compte pas empiéter sur son action. «Notre volonté est que les grandes villes du canton soient mieux entendues, elles qui réunissent plus de 70% de la population genevoise et qui ont des réalités parfois très différentes des petites communes, notamment concernant l’emploi, le logement ou les infrastructures. Notre objectif consiste donc à porter certains enjeux aux côtés de l’ACG», conclut Maryam Yunus Ebener.