LA LEÇON VAUDOISE

Bien sûr, ils n’ont pas le Jet d’eau. Ni le cardon de Plainpalais. Ni un Conseil d’Etat capable d’alimenter chaque semaine le nouveau sketch d’une Revue. Ils n’ont vu naître ni Rousseau, ni Michel Simon. Ils ne connaîtront jamais les Noces de l’Arve et du Rhône. Et leurs amygdales, hélas, entrevoient mille fois moins les rayons de feu du soleil. Malgré ces infinies déficiences par rapport à la majesté que nous représentons, il nous faut pourtant l’admettre: en politique, nos amis Vaudois ont peut-être quelques leçons à nous donner.

Ce dimanche 10 avril, au second tour de leurs élections cantonales, nos rupestres confédérés ont réussi à placer la droite en majorité au Conseil d’Etat: trois PLR, une jeune et prometteuse PDC. Puis, à gauche, deux des trois socialistes sortantes, et un Vert. Bravo à tous, les élus comme les autres! Ce fut une belle bataille, menée à la loyale, sur des arguments et des projets politiques, là aussi Vaud peut nous en apprendre un peu.

Surtout, une droite unie, en Suisse romande, peut gagner. Certes, la victoire aurait été plus éclatante si le candidat UDC (qui n’a pas démérité) avait été élu. Mais enfin, quatre sur sept, c’est un beau dimanche. Reste, comme déjà dit, à la droite genevoise, dans toutes ses composantes plurielles, à s’inspirer de cette leçon. Non pour dissoudre les nuances, d’un parti à l’autre. Mais pour concentrer sa campagne pour 2023 sur ce qui fédère, plutôt que sur les ferments de dispersion. Si elle a cette sagesse, la victoire lui sera possible.