«La plaine de Plainpalais sera un parking à camions!», s’étouffe Séverin Brocher, un habitant du quartier et fervent défenseur des arbres. Ce Genevois mène une enquête sur Facebook depuis qu’il a découvert, via la publication officielle de la Ville de Genève Vivre à Genève de décembre 2015, l’avenir de la troisième étape de rénovation de la plaine de Plainpalais. En deux mots: «De manière sibylline, le conseiller administratif Rémy Pagani annonce que le réaménagement des allées d’arbres consiste à les déplacer pour parquer les véhicules des commerçants.»
300 véhicules sur la Plaine
Séverin Brocher ne mâche pas ses mots: «Il n’y a eu aucune étude d’impact pour le surplus de véhicules garés au-dessus de la Plaine. La loi exige en effet une étude de plan localisé de quartier (PLQ) mais aussi sur le trafic routier et les transports, le bruit et la pollution de l’air. Or, rien ne figure dans le plan directeur de stationnement! Il n’y a eu aucun accord déclaré ou explicité concernant cette nouvelle planification du stationnement. Selon mes calculs, il y aurait près de 300 places sur la Plaine.» Séverin Brocher espère, via sa page Facebook, interpeller des politiques. Le groupe ArbresdeGenève, qu’il gère sur internet, déclare même que la Ville de Genève bafoue la loi… «Il n’y a aucune autorisation de la direction de l’aménagement du territoire, de la police des constructions, ni même du trafic du stationnement.»
Pour les commerçants
Dans sa publication de décembre Vivre à Genève, Rémy Pagani détaille que si les arbres seront plantés avec des espacements différents de la situation actuelle, le but est surtout de créer des dégagements suffisants afin de permettre aux clients de mieux déambuler.
Rémy Pagani tient fermement à remettre l’église au milieu du village: «Non, il ne s’agit pas d’un parking soumis à une étude d’impact comme un parking traditionnel, mais bien de permettre aux marchands de fruits et légumes, les jours de marché, soit les mardis, vendredis et dimanches, de pouvoir garer correctement leurs véhicules sans endommager les arbres! Il ne s’agit donc pas d’un parking ouvert au public, ce dernier ayant à sa disposition le parking situé sous la Plaine.»
Mais pour le groupe ArbresdeGenève, il s’agirait plutôt d’une manière déguisée de rentabiliser la Plaine: «En fait, il s’agit d’obtenir des places pour les camions des cirques et autres, permettant ainsi à la Ville de Genève de recevoir encore plus de manifestations nécessitant des places de parcage. L’espace public est ainsi rentabilisé. La Ville se moque de nous…»