La fin du travail

  • Bertrand Durovray, journaliste.

    Bertrand Durovray, journaliste.

Airbnb, Uber, Google Car… On peut être pour, ou contre, mais pas ignorer que ces innovations nous font basculer, imperceptiblement, dans une nouvelle époque, qui impose un rapport nouveau au travail. L’étude du cabinet Deloitte enfonce le clou en affirmant que 50% des emplois suisses pourraient être menacés par les robots. Des robots qui, bientôt, effectueront la plupart des tâches humaines: cuisinier, chirurgien, maçon et même… travailleur du sexe!

Cela questionne, assurément. Développer l’intelligence artificielle ne devrait pas empêcher de penser par soi-même, au contraire. «On peut être inquiet pour ces suppressions d’emplois, acquiesce Manuela Cattani, la secrétaire générale du syndicat SIT. Il n’en reste pas moins que ce n’est pas la première fois que l’on fait face à de tels changements. On peut avoir de l’emploi si on le partage.» Cela nécessite de repenser l’organisation du travail, figée sur un modèle vingtièmiste d’une ère industrielle devenue obsolète. Qui, aujourd’hui, peut encore estimer que rester huit heures par jour derrière un bureau est la meilleure façon de travailler? L’avènement de la technologie est programmé, pas pour dans 50 ans, mais pour de-main. Reste à savoir si nous vou-lons en être maître, ou esclave.