Locaux commerciaux: le renouveau

  • FRANCIS HALLER

Ils sont épiciers, restaurateurs, stylistes ou bouchers, et le Covid-19 a mis un terme à leur rêve. Celui d’être commerçant. Déjà en équilibre précaire avant la pandémie, leurs échoppes ont été terrassées par les mesures de semi-confinement. Conséquence logique, les annonces de locaux à remettre se multiplient comme jamais. Plus inquiétant encore, les spécialistes de l’immobilier commercial estiment que le pic de faillites devrait se produire cet automne.

Dès lors, deux options se présentent. La première consiste à clamer que les commerces de proximité sont condamnés, qu’Internet est trop puissant et que la bataille est déjà perdue. Bonjour l’optimisme. La seconde vise à imaginer la boutique de demain. Celle qui n’opposera plus online et offline, mais offrira les avantages de deux canaux en un seul point de vente. Un point de vente phygital qui mêlera des outils technologiques, un accueil amélioré et une expérience client originale. Les vendeurs seront remplacés par des experts, le suivi des clients personnalisé grâce aux outils digitaux et ces derniers permettront de commander un produit en boutique et de le recevoir le lendemain directement chez soi.

Les géants de la vente en ligne l’ont bien compris. Zalando et Amazon expérimentent en ce moment l’ouverture de magasins dans les principales villes du monde. A Berlin, Seattle ou New York, par exemple. Pour les commerçants genevois, le phygital représente également une formidable opportunité de croissance et une promesse d’innovation essentielle. Faute de quoi, les rues de Genève ressembleront bientôt à un ennuyeux kaléidoscope de grandes chaînes internationales. Et cela, personne ne le souhaite…