850'000 francs pour reloger le MàD

JONCTION • Rémy Pagani va demander un crédit au Municipal pour que l'association culturelle s'installe, dès septembre, sur le futur Ecopôle des Charmilles. Pas sûr du tout que la note soit du goût des élus.

  • Le MàD a sollicité et obtenu une prolongation de son bail jusqu'en juin 2013.

La polémique enfle autour du relogement provisoire du Moulin à Danses (MàD) sur le site du futur «Ecopôle» des Charmilles. Voilà que Rémy Pagani, magistrat en charge du Département des constructions et de l'aménagement veut faire partir l'association culturelle du site d'Artamis, coûte que coûte! La note de ce déménagement risque d'être très salée pour la Ville de Genève. En l'état, elle se monte déjà à 850'000 francs.«L'Association du MàD tient le couteau par le manche, concède le maire. On a déjà dépensé 57 millions de francs pour dépolluer, on ne peut pas bloquer tout le projet d'Artamis pour 850'000 francs. Je rappelle que la construction de 300 appartements est en jeu. En plein centre-ville.»

Bail prolongé

Il est vrai que le MàD a sollicité et obtenu une prolongation de son bail jusqu'en juin 2013. Il avait aussi contesté l'autorisation de démolir les deux bâtiments restant sur le site de la Jonction. Ce qui pourrait retarder d'autant la suite des travaux de désamiantage et d'achèvement de la dépollution. «Je ne peux pas me permettre d'attendre», clarifie Rémy Pagani. Qui poursuit: «Une somme de 400'000 francs a déjà été mise à disposition de la Ville par l'Etat de Genève. A charge pour moi de trouver le reste par les canaux habituels que peuvent être notamment la Fondation pour la promotion de lieux pour la culture émergente, la Loterie romande, etc.», explique-t-il.

Dossier béton

Et c'est bien là le problème. Aujourd'hui, alors qu'on parle déjà de convention d'utilisation des nouveaux locaux, de bail de trois ans débutant le 1er septembre 2012 avec une échéance au 31 mai 2015, personne n'est semble-t-il encore au courant du côté du Municipal. «Faux. J'ai averti le Conseil municipal lundi 25 juin», corrige sans l'ombre d'un doute Rémy Pagani. Mais comment peut-on signer des accords qui dépendent clairement du Municipal sans avoir son accord au préalable? «J'ai déjà reçu l'accord du Service de surveillance des communes ainsi qu'un avis de droit favorable», explique Rémy Pagani. Parallèlement, je vais soumettre une demande de crédit de 850'000 francs au Municipal. Sur ce dossier, je suis béton», affirme-t-il.

Facture salée

Pas certain du tout que les élus suivent. Les questions d'échéancier, les sommes importantes à investir pour sécuriser les locaux provisoires risquent en effet de faire encore gonfler une facture que personne n'attendait aussi salée. Surtout pour reloger une association de droit privé même sans but lucratif.