Affaire Sperisen: un quatrième procès, un acquittement?

  • Erwin Sperisen, portant un bracelet électronique, évite pour le moment la prison. CHRISTIAN BONZON

    Erwin Sperisen, portant un bracelet électronique, évite pour le moment la prison. CHRISTIAN BONZON

JUSTICE • L’ex-chef de la police du Guatemala, Erwin Sperisen, a été condamné le 27 avril en appel à 15 ans de prison. La justice genevoise l’a reconnu coupable de complicité dans l’assassinat de sept détenus en 2006.

Selon les juges de la Chambre pénale d’appel et de révision, sa faute est d’une très grande gravité. Il a couvert l’opération criminelle du commando dans le pénitencier de Pavon de toute son autorité et ne s’est pas contenté de le laisser agir. Les juges relèvent toutefois qu’il reste des zones d’ombre, notamment sur l’implication d’Erwin Sperisen dans l’élaboration du plan criminel. Ils n’ont ainsi pas retenu la coactivité, même si le cas se trouve «à la limite». Erwin Sperisen n’a pas été arrêté à l’issue de l’audience. En effet, les mesures de substitution (bracelet électronique) ont été maintenues, lui évitant ainsi de retourner en prison.

Recours au TF

La défense annonce son intention de recourir devant le Tribunal fédéral (TF), estimant que «la justice genevoise a condamné Erwin Sperisen pour ne pas perdre la face». Trois options se présentent: si le TF confirme le jugement de la Chambre pénale d’appel et de révision, l’ex-chef de la police guatémaltèque devra exécuter sa peine, qui sera réduite des cinq ans de préventive déjà effectués. L’affaire peut aussi être à nouveau renvoyée en jugement, ce qui occasionnerait un quatrième procès. Enfin, le TF peut aussi prononcer un acquittement.

Troisième jugement

Pour rappel, le double national helvético-guatémaltèque était jugé pour la troisième fois. Il avait été condamné à deux reprises à la prison à vie, une fois en première instance et une fois en appel. Le TF avait cassé le dernier jugement. L’ex-chef de la police du Guatemala avait été arrêté en août 2012 à Genève où il s’était réfugié avec sa famille en 2007. Il a passé cinq ans en détention préventive avant d’être remis en liberté l’automne dernier tout en étant assigné à résidence (GHI 22.03.18). ChZ/ats