Saisies record de khat à Genève

DOUANES • En près de 9 mois, une demi-tonne de cette drogue importée d'Afrique a été saisie aux douanes genevoises.

  • Les gardes-frontière ont saisi cet été 189 kilos de khat dans une voiture.

    Les gardes-frontière ont saisi cet été 189 kilos de khat dans une voiture.

Stupéfiant! Depuis le début de l'année les douanes à Genève ont saisi pas moins d'une demi-tonne de khat, contre 75 kilos en 2011! La saisie la plus importante de cette drogue originaire de la Corne de l'Afrique (lire encadré ci-dessous) a été effectuée cet été. Les gardes-frontière de Landecy près de La Croix-de-Rozon, ont découvert 189 kilos de khat dans une voiture.

Aéroport

«La plupart des saisies ont été opérées à l'aéroport de Cointrin dans des bagages et sur des passagers», précise Michel Bachar, porte-parole des douanes de Romandie. Une personne interpellée avait même dans ses valises près de 40 kilos de khat.» Il rappelle encore que ces dernières années plusieurs saisies ont été effectuées à la frontière, principalement dans le trafic fret du transport aérien.

Drogue à mâcher

Le khat n'était jusqu'ici pas une drogue répandue à Genève. Elle est interdite en Suisse et dans l'Union européenne, à l'exception de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas où elle est en voie d'interdiction. «La substance active (dénommée khatine) de cette drogue provoque un état euphorique, puis une dépression et enfin de la passivité», détaille le porte-parole des douanes. Qui ajoute: «Une botte de khat coûte environ 30 francs, la consommation se fait avant tout dans un cercle d'initié en famille.»

Surveillance accrue

Le porte-parole des douanes relève encore que la plupart de ces cargaisons viennent d'Amsterdam: «La voie la plus rapide reste Genève et Bâle par route ou par avion, poursuit-il avant d'annoncer que les gardes-frontière sont particulièrement vigilants dans leurs contrôles. «Le nombre de saisies opérées ces dernières années fait que nous ne sommes plus des profanes dans ce domaine. Nous sommes particulièrement attentifs à ce qui paraît être des feuilles au même titre que les feuilles de coca.» Si Genève n'est pas une plaque tournante de cette drogue, elle reste en revanche particulièrement touchée par les augmentations d'importations illicites.

La «salade» qui se mâche

ChZ • Le khat est une plante dont les feuilles contiennent une substance hallucinogène qui semble dissiper les sentiments de faim et de fatigue tout en produisant une sensation d'exaltation. Son nom scientifique est Catha Edulis et les Djiboutiens l'appellent la salade. A Djibouti, le khat est en vente libre, les résidents achètent une botte par semaine. La drogue est acheminée d'Ethiopie ou du Yémen par avion spécial. Les consommateurs mâchent les feuilles fraîches longuement. Ils la mélangent à la salive et forment une grosse boule qu'ils gardent dans la bouche pendant plusieurs heures. Le but étant de la garder en place le plus longtemps possible pour en extraire le jus.Le service des addictions des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) relève que le khat est un psychostimulant: «Si on en abuse, les effets ressemblent à ceux de la cocaïne, note Barbara Broes, médecin chef à l'unité de dépendance au service de la médecine de premier recours. Dans les pays musulmans d'où cette drogue provient, on l'utilise à la place d'un verre d'alcool. J'imagine que ce sont les migrations qui ont fait exploser les saisies de cette drogue à Genève.»