ARCHÉOLOGIE • Les fouilles archéologiques engagées le long de la route de Veyrier ont permis de mettre au jour des vestiges d'une exceptionnelle envergure. Des blocs de calcaire sculptés datant du début de notre ère et des madriers de chêne du début du XIIe siècle qui rappellent qu'avant nous, d'autres civilisations avaient fait de Carouge leur territoire.La cinquantaine de blocs de pierre datant du début de notre ère proviendrait du démantèlement d'un monument funéraire antique édifié à la mémoire de Marcus Carantius Macrinus, centurion romain décédé à la fin du Ier siècle après Jésus-Christ. Quant à l'imposante structure de bois, elle daterait du Moyen Age, plus précisément des alentours de l'an 1115, datation confirmée par une analyse au carbone 14. Son emplacement proche de l'Arve pourrait indiquer son appartenance à un pont qui permettait de franchir la rivière.
Chantier stoppé
Le processus de dégagement des vestiges est arrivé à son terme. La ville de Carouge a décidé d'entreposer ce matériel représentant plusieurs tonnes dans l'enceinte du cimetière de Carouge, pour permettre aux archéologues de poursuivre les études. «Ils seront entreposés dans des espaces sécurisés à l'écart des tombes, assure l'archéologue cantonal Jean Terrier pour qui la cohabitation n'a rien de choquant, le calcaire sculpté étant lui-même issu d'un mausolée romain. Et Ensuite? «Nous envisageons différentes solutions pour présenter ces vestiges à la population. Pourquoi ne pas, par exemple, profiter du nouveau pont du CEVA pour exposer l'importante structure de bois qui aurait elle aussi servi à traverser la rivière?» Quant au chantier de construction de l'immeuble de logement stoppé par les fouilles, il reprendra son cours dès la semaine prochaine.