Loi: «Pour retenir le meurtre il faut l’intention de tuer»

JUGEMENT CONTROVERSÉ • «Pour les juges, les chauffards ne sont pas des meurtriers parce qu’ils n’avaient pas l’intention de tuer.» Vincent Spira défenseur de l’agent de sécurité et videur de la boîte de nuit, rappelle aussi que les deux conducteurs ne se connaissaient pas, facteur déterminant pour retenir la course-poursuite, qui a été écartée: «S’il n’y a pas volonté, même hypothétique, on ne peut pas, dans cette affaire, retenir le meurtre par dol éventuel.»

La justice a en effet estimé que si les chauffards ont adopté un comportement incensé sur la route en circulant à des vitesses excessives dont une queue de poisson, cela ne suffit pas pour retenir le meurtre par dol éventuel. En deux mots, le verdicte relève «qu’ils n’ont pas voulu causer la mort, ils n’ont pas accepté le risque». Le qualificatif d’homicide par négligence en revanche, correspond à leur comportement irresponsable, car chacun aurait pu arrêter la surenchère sur la route. Le conducteur éméché n’avait pas la faculté d’envisager les conséquences de son acte limite à cause de l’absorption d’alcool et de cannabis et l’agent de sécurité, un «fou» de la vitesse sur route, se sentait sûr de lui au volant et pensait pouvoir éviter un accident.

Le chauffard alcoolisé et drogué a écopé dans son premier jugement ainsi qu’en appel de 3 ans de prison, dont 6 mois ferme. Les juges ont été sensibles à son repenti sincère et de sa thérapie pour ne plus consommer d’alcool et de cannabis.

Quant au videur de la boîte de nuit, qui avait des antécédents pour excès de vitesse, il a été condamné en Correctionnel à 4 ans et demi de prison ferme. Pour sa part, il a vu sa peine réduite en appel à 3 ans, dont 6 mois ferme. Les juges lui ont donné une chance grâce à une thérapie suivie sur la prise de conscience des dangers de la route. ChZ