Régime alimentaire: véganisme et santé, un défi

NUTRITION • Ces plats tout préparés qui nous ont tant simplifié la vie attirent désormais la méfiance en termes de santé. Faut-il pour autant basculer dans le véganisme? Etat des lieux.

  • Manger végan, pourquoi pas, mais attention aux risques carences. GETTY IMAGES/ANDRESR

    Manger végan, pourquoi pas, mais attention aux risques carences. GETTY IMAGES/ANDRESR

Avec la collaboration du Pôle prévention et promotion de la santé-Réseau de santé Delta. www.reseau-delta.ch

Nous sommes ce que nous mangeons. Or, personne n’a envie d’avoir une tête de lasagne industrielle…

Au-delà de la boutade, on se retrouve souvent perdu lorsqu’il s’agit de mieux s’alimenter pour se sentir mieux dans son corps. La nourriture industrielle est passée par là et les cultures culinaires traditionnelles – gage d’équilibre – font partie d’un passé révolu.

L’envie peut être grande de vouloir tout chambouler et de basculer vers le véganisme, une pratique qui bannit la viande, le poisson, les produits laitiers, le miel ou les œufs, mais aussi tout recours aux produits d’origine animale, comme la laine, le cuir ou certains produits cosmétiques.

Risque de carences

Or, si aucun changement de régime alimentaire n’est anodin, le véganisme a des exigences très fortes. D’abord, il nécessite des connaissances pointues en nutrition ou l’aide d’un diététicien diplômé car le risque de carences alimentaires, donc de maladie, est très élevé. Il est en effet malaisé de trouver, hors des produits issus des animaux, les sels minéraux indispensables à la vie, tels que le fer, le zinc, le calcium ou les vitamines B12 et D.

Compléments alimentaires

A titre d’exemple, le fer est bien présent dans les végétaux, mais dans la viande il est mieux absorbé par le corps humain. Le végane doit donc enrichir son alimentation en vitamine C pour améliorer cette absorption. La vitamine B12, quant à elle, doit absolument être prise sous forme de complément alimentaire. Les sorties, au restaurant, chez des proches, doivent également être encadrées. Les établissements non spécialisés vous proposeront des légumes sans penser aux protéines que l’on trouve par exemple dans les légumineuses et les céréales.

Nouvelles habitudes alimentaires

Enfin, à titre individuel, passer au véganisme c’est révolutionner ses habitudes. Cela exige une grande détermination et une belle faculté d’adaptation. Pour ceux qui craignent de faire un saut aussi important. Il existe toute une palette de régimes, du moins contraignant au plus exigeant (lire encadré). Pour tous les autres, la redécouverte d’une nourriture équilibrée, non-industrielle est une garantie de retour aux vraies saveurs et un plus santé non négligeable.

Avis du spécialiste Maria-Lena enz diététicienne diplômée HES-SO en nutrition/ diététique- spécialiste troubles du comportement alimentaire

MANGER VÉGANE, EST-CE INDISPENSABLE?

Absolument pas. Une alimentation variée et adaptée à ses besoins (en fonction de l’âge) peut éloigner par exemple les troubles cardio-vasculaires, l’ostéoporose, le diabète. Une nourriture équilibrée permet à elle seule de couvrir les besoins de l’organisme.

MANGER ÉQUILIBRÉ, CA VEUT DIRE QUOI?

On commence par varier les produits, les couleurs, de ce qu’on met dans son assiette. Il s’agit de prendre plaisir à manger sans être tout le temps dans la frustration. Par exemple, on évitera d’enlever totalement certains groupes d’aliment. En outre, apprendre à écouter ses sensations alimentaires est important; manger lorsqu’on a faim et s’arrêter lorsque la satiété apparaît.

Pour aller plus loin, on peut suivre des ateliers de cuisine qui donnent des idées de recettes simples et gourmandes pour la famille. On y apprend notamment comment redonner le plaisir de cuisiner plutôt que de manger des plats tout préparés, souvent trop dosés en graisses, en sel et en additifs.

Plus de renseignement sur teamnutrition.ch et au 079 509 25 54