LES INQUISITEURS

Loi sur le climat: l’ambiance de campagne prend des tournures insupportables. Le camp du oui n’en peut plus de diaboliser le camp du non. En clair, il passe son temps à attaquer l’UDC, seul grand parti national à combattre le projet. Et les mots d’oiseaux n’en peuvent plus de fuser: «fake news» (fausses nouvelles), mauvais chiffres, etc.

Le camp du oui a tort. Non pas de défendre la loi, mais de passer son temps à parler de son adversaire. En politique, face à un scrutin populaire, il faut parler de soi: «Voici ce que nous pensons, nos arguments, nos valeurs, nous vous invitons à nous rejoindre.»

Et puis, soyons clairs. Une loi est proposée au peuple souverain. On a le droit d’être pour. Et on a, tout autant, avec la même audience, la même visibilité, le droit d’être contre. C’est cela, le débat démocratique. Certains milieux, au nom de la vérité théologique qu’ils prétendent incarner, semblent vouloir limiter le débat à d’aimables causeries internes, entre gens du même point de vue.

Partisans du oui, méfiez-vous. Pour le moment, vous avez l’avantage. Mais toute tentative de sataniser, en la noircissant à l’extrême, la position de vos adversaires, affaiblira votre position. Nous sommes en Suisse, la plus belle démocratie du monde, la plus achevée en termes de droits populaires: place au choc des arguments, dans toute sa vivacité. Mais nulle place pour le dogme. Laissons cela aux Inquisiteurs.