Finance - «Celui qui n'a pas d'objectifs ne risque pas de les atteindre»

SUCCESSIONS • Injuste, incohérent, inacceptable, misérable, préjudiciable. La liste des adjectifs utilisés pour qualifier la signature de la convention franco-suisse sur les successions est longue. Tant l'incompréhension et l'agacement sont grands. En Suisse romande, surtout. Car, pour l'instant, on se sent nettement moins concerné de l'autre côté de la Sarine. Pourtant, les concessions de notre ministre des finances faites à la France pourraient bien créer un précédent. L'Allemagne et l'Italie auraient tort de ne pas exiger pareil contrat susceptible de générer quelques rentrées fiscales supplémentaires.Ne vous en déplaise, Mme Widmer-Schlumpf, un accord est le fruit de négociations. Entre Etats, «l'amitié», qui vous est si chère, n'a aucun poids, seuls les rapports de force comptent. Dans le cas précis, force est de constater que la Suisse n'a pas obtenu la moindre contrepartie tangible; elle a tout simplement capitulé. Pis, cette convention viole les principes de la convention de double imposition adoptée par l'OCDE, ce alors que le Conseil Fédéral déclare vouloir se rapprocher des standards de l'OCDE dans plusieurs domaines. Drôle de stratégie, s'il s'agit bien d'une stratégie!Quoi qu'il en soit, au vu du cuisant épisode de la Lex USA, il sera bien difficile au Conseil Fédéral de faire avaler cette nouvelle couleuvre au Parlement. Surtout que le Conseil national s'était fermement opposé à cette nouvelle convention. Le revers semble donc inévitable, ce d'autant que l'opposition romande s'organise et peaufine son plan d'action.