Le patronat? Pas mieux!

S’il convient de se montrer très sévère face aux grandes centrales syndicales de notre pays, qui jouent la carte internationale contre les intérêts du peuple suisse (lire ci-contre), il faut l’être encore plus à l’endroit du patronat. A une différence près: ce dernier, qui a toujours été pour la libre circulation, n’a pas trahi. Mais son aveuglement dans le dogme libéral joue contre le pays.

Il existe, en Suisse, une majorité de patrons responsables. Quand on tient une entreprise, on fait tout ce qu’on peut pour qu’elle survive. Mais hélas, depuis vingt ans, il y a eu des moutons noirs, qui ont profité de la main-d’œuvre étrangère, moins regardante sur les salaires, pour pratiquer la sous-enchère. Ceux-là, minoritaires, ternissent la réputation du patronat suisse.

Dans la votation du 27 septembre, l’immense majorité des patrons prônent le non à l’initiative de limitation. Nous en prenons acte, c’est le jeu. Ce que les Suisses voteront, je l’ignore. Mais une chose est certaine: les associations patronales, dans notre pays, devront faire le ménage à l’interne. Quel que soit le résultat du vote, le concept de préférence nationale, en Suisse, est en train de monter. On ne peut plus accepter les abus de ces deux dernières décennies.

Le métier d’entrepreneur est magnifique, il en appelle à la responsabilité individuelle, vertu cardinale en Suisse. Si le patronat veut garder quelque crédit, il doit se montrer patriote dans ses choix. Il existe, en économie, d’autres valeurs que le seul profit, à court terme.