Une démocratie vivante

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C’est la saison des budgets. L’automne, les grands argentiers arrivent avec leurs projets pour l’année à venir. Nathalie Fontanet, pour le Canton, avec un déficit d’un demi-milliard prévu pour 2021. Alfonso Gomez, pour la Ville, déficit de 49,3 millions.

Les chiffres sont au rouge. Réforme de l’imposition des entreprises, et surtout moins de rentrées fiscales à cause du Covid-19: les gens ont gagné moins d’argent, ils ramèneront donc moins d’impôts, c’est logique.

En matière budgétaire, nous devons nous méfier des parlements. Au Grand Conseil comme au Municipal (le délibératif de la Ville), les élus finissent toujours, juste avant Noël, par trouver des arrangements. Nos gouvernements étant pluriels, on ménage tous les ministres, donc tous les partis, on se tient par la barbichette. Et finalement, les réformes structurelles dont l’Etat et la Ville ont tant besoin, on les remet aux calendes grecques.

Face à cette éternelle combinazione, il nous reste à nous, bon peuple, une seule issue: actionner, en matière fiscale et financière, la démocratie directe. Nous avons, par exemple, un droit d’initiative: utilisons-le! Citoyennes, citoyens, ne laissons pas la politique aux seuls élus! Le peuple, en Suisse, est une institution. Actionner la démocratie directe n’a rien d’incongru: c’est, au contraire, mettre en œuvre la démocratie vivante, celle qui rugit, celle qui vient des entrailles, celle qui soulève les vrais problèmes. Loin des cénacles. Et des lambris.