Pour récolter en automne, c’est au printemps qu’il faut semer

Difficile de parler de nos problèmes d’intendance alors que la guerre dramatique en Ukraine inflige à sa population privations et souffrances inouïes. La rupture dans la chaîne d’approvisionnement touche d’abord ces victimes-là, avant d’engendrer également des tensions internationales auxquelles la Suisse n’échappe pas.

Les pénuries d’énergie, d’intrants (engrais notamment) ou de céréales conduisent les prix à la hausse et ravivent les élans de nationalisme économique là où la solidarité devrait primer. Les pays renforcent leurs capacités indigènes pour assurer l’approvisionnement en denrées de première nécessité. En Suisse, on s’attend à ce que notre agriculture y réponde également. Or celle-ci est déjà sous pression.

Si les défis environnementaux et climatiques restent entiers, produire plus avec drastiquement moins de surfaces, d’engrais, de pesticides et d’énergie fossile exige des innovations coûteuses. Il s’agit de fixer des priorités, sans dogme. Viser l’équilibre entre besoins urgents et trajectoires à moyen terme nécessite une vraie stratégie de résilience.