C'est un projet démesuré, que seules des stations de sports d'hiver peuvent concevoir, qui se déroule actuellement sur la place du téléphérique, à Avoriaz. Un projet un peu fou, fruit néanmoins d'une réflexion longue et posée, comme l'explique Alain Blas, le directeur général de la SERMA (Société d'exploitation des remontées mécaniques de Morzine-Avoriaz): «On transporte énormément de skieurs mais aussi des voyageurs avec bagages. Le téléphérique, c'est une porte d'accès à la station.» Une porte d'accès un peu dépassée, technologiquement, qui date de 1962, qui possède un débit de 500 personnes par heure (la norme aujourd'hui est de 2500) et des entrées en gare très lentes. «Le marché évolue, explique encore Alain Blas, les attentes aussi. Le téléphérique des Prodains a eu son temps. Alors, avec la commune, on a réfléchi…»Une réflexion qui s'est concentrée sur deux points essentiels: proposer un service technique digne du 21e siècle et renforcer cet accès tout public (skieurs mais aussi touristes). Le choix s'est donc porté sur un téléphérique débrayable 3S (c'est-à-dire avec trois câbles, deux porteurs et un, tracteur) avec 12 grosses cabines Saphir de 35 places, dont 24 assises, entièrement vitrées, qui ont une très grande résistance au vent (jusqu'à 100 km/h).
Accent sur la sécurité
Mais la nouveauté se situe dans la sécurité. Délaissant le système d'évacuation actuelle (verticale dans le sens où l'on fait descendre verticalement les passagers au moyen de cordes), le nouveau téléphérique proposera un système de sauvetage intégré, comme l'explique encore le directeur général: «Entre la gare de départ et le premier pylône, il y a une zone rocheuse qui rend difficile l'évacuation verticale. On a donc développé un système motorisé, en secours. Cela aussi, c'est une première. Et puis, c'est rassurant, à la fois pour le client et pour l'exploitant.»Evidemment, toutes ces innovations ont un coût. Estimé à environ 25 millions d'euros, tout compris (appareils, terrassement, enfouissement des lignes électriques, mais aussi défrichage, purge des blocs rocheux…), l'amortissement de ce téléphérique se fera sur 20 ans. Une durée raisonnable quand on parle de technologie, ainsi que le résume M. Blas: «Quand le téléphérique des Prodains a été construit, il y a 50 ans, c'était un bijou technologique. Celui-là l'est aujourd'hui, mais dans 15 ou 20 ans…»
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