Windsor, spot mondain

Le mariage de Meghan Markley et du prince Harry a dopé le tourisme britannique. La ville où ils se sont unis en savoure les retombées économiques.

  • Le château où la reine passe ses week-ends.

    Le château où la reine passe ses week-ends.

  • Les mini-croisières sur la Tamise sont très prisées des touristes.

    Les mini-croisières sur la Tamise sont très prisées des touristes.

  • Jouxtant le château, l’hôtel de ville où se maria Elton John.

    Jouxtant le château, l’hôtel de ville où se maria Elton John.

  • Jouxtant le château, l’hôtel de ville où se maria Elton John.

    Jouxtant le château, l’hôtel de ville où se maria Elton John.

  • Chaque année la grande procession de l’Ordre de la Jarretière se tient au château de Windsor.

    Chaque année la grande procession de l’Ordre de la Jarretière se tient au château de Windsor.

  • T-shirt princier parmi d’innombrables pacotilles

    T-shirt princier parmi d’innombrables pacotilles

  • Cette maison bâtie en 1592 a fini par se pencher

    Cette maison bâtie en 1592 a fini par se pencher

Voilà plus de mille ans que la voisine de Londres est habituée aux fastes royaux. Elle a vu défiler princes et monarques sans discontinuer depuis le XIe siècle, séduits par ce vaste territoire propice à la chasse, baigné par la Tamise. Les gens du lieu ont été témoins des multiples agrandissements et remodelages du château hétérogène, entre forteresse et manoir résidentiel.

Si la reine Victoria et son Albert adoré s’y plaisaient, Windsor n’a pas connu que les heures les plus glamour de l’Histoire britannique. On en a fait une prison, on y a célébré des funérailles. Elisabeth II a pleuré le terrible incendie de novembre 1992 – annus horribilis – qui détruisit une centaine de pièces, soit environ 9000 m² de son pied-à-terre préféré. Elle y passe à nouveau ses week-ends, après une restauration à 40 millions de francs.

Au village, donc, plus aucun quidam ne s’étonne de croiser quelque véhicule, voire quelque carrosse royal. Malgré cela, l’annonce des épousailles de Meghan et Harry (célébrées le 19 mai dernier) – choisissant Windsor plutôt que la capitale – a été reçue comme une divine surprise.

Tiroir-caisse

Les touristes payent aujourd’hui l’équivalant de 25 francs pour arpenter les cossus salons de réception et les halls démesurés où a été servi le banquet. Dans les boutiques de souvenirs, les cartes postales du couple princier côtoient les mugs à son effigie. A noter que la vente de produits dérivés royaux remonte au mariage victorien de 1840 (à elles seules, les pacotilles dédiées à Kate et William, en 2011, auraient rapporté 222 millions de £ (252 millions de francs).

En dehors de son épicentre, Windsor a de quoi charmer ses visiteurs avec un immense parc où s’ébrouent des cervidés peu farouches. On peut aussi opter pour de bucoliques navigations sur la Tamise. Il suffit de passer un pont pour se retrouver à Eton, célèbre pour son collège réservé à la future élite masculine du royaume. Le prince Harry y étudia. A l’heure de la pause, les uniformes de ces jeunes gentlemen et les toges de leurs éminents professeurs ramènent à l’imagerie d’un autre Harry, sorcier.

Mais la vraie magie pourrait bien surgir à 17h15 dans la superbe chapelle Saint-Georges, là où Meghan et son fiancé ont uni leurs destinées. Une chorale céleste y offre un récital quotidien gratuit. On ferme les yeux et l’on se surprend à croire aux anges. www.pichonvoyageur.ch

Honi soit qui mal y pense

La fameuse devise est omniprésente au château de Windsor. Elle remonte à Edouard III. En 1348, il restitua sa jarretière à une maîtresse qui venait de la perdre au cours d’un bal. Enervé par les ricanements dans son dos, le monarque se serait exclamé: «Messieurs, honi (orthographe de l’époque) soit qui mal y pense! Ceux qui rient maintenant seront très honorés d’en porter une semblable, car ce ruban sera mis en tel honneur que les railleurs eux-mêmes le chercheront avec empressement.» Les plus éminents seigneurs du royaume se mirent alors à courtiser l’accessoire, initiant l’ordre de la Jarretière, club très sélect des meilleurs chevaliers anglais. La confrérie compte normalement 24 membres en plus de la reine et du prince de Galles. Sa réunion annuelle – le 18 juin dernier – a connu un faste particulier, puisque l’ordre fêtait son 700e anniversaire… L’occasion d’introniser deux nouveaux chevaliers.

Londres - en pratique

Y aller

Plusieurs compagnies aériennes relient quotidiennement Genève à Londres. Ensuite prendre le train (direct) à Waterloo Station (de 45 min à 1 h de trajet, 10 £, soit 12,60 fr. le ticket) jusqu’à Windsor and Eton Riverside. La gare est à quelques minutes de l’entrée du château. Par la route, Windsor est à 20 minutes d’Heathrow.

Manger

On peut échapper aux fish & chips dans quelques restaurants aux saveurs méditerranéennes ou exotiques.

Visiter

Le château se visite surtout pour sa chapelle Saint-Georges, où a eu lieu le mariage princier. On poursuit vers les salles d’apparat et les anciens appartements royaux décorés de Rubens, Rembrandt et Titien, jusqu’à la maison de poupée de la reine Mary, surprenante miniature. En bas de High Street, de petits bateaux proposent une mini-croisière le long des rives où défilent de pittoresques villages et des villas d’aristocrates et de stars, comme le manoir d’Elton John, qui a épousé son compagnon à l’hôtel de ville de Windsor.