Coup de coeur - Coup de griffe du 22.01.2014

  • PASCAL DECAILLET, journaliste indépendant

    PASCAL DECAILLET, journaliste indépendant

COEUR Impossible de penser à Claudio Abbado, qui nous a quittés à Bologne, ce lundi 20 janvier à l’âge de 80 ans, sans une immense émotion. Je ne dirai pas ici l’immensité de son œuvre, de Brahms à Verdi, en passant par Mozart et Mahler, ni les prestigieux ensembles (comme le Philharmonique de Berlin) qu’il a dirigés. Je dirai juste l’élégance de son geste, l’infinie précision de ses indications, et parfois, dans les mouvements d’Adagio, ses yeux mi-clos qui lui donnaient des allures d’Asiatique. Je dirai les éruptions de vie, follement intenses, qui surgissaient de son regard, cette joie qui semblait sienne, celle de diriger, celle d’exister. J’ignore à qui le comparer, peut-être Toscanini pour l’émotion intégrée, prise sur soi, peut-être Furtwängler pour la cadence. Monsieur Abbado, vous êtes vivant.

GRIFFE Il est toujours assez singulier que le fondateur d’un parti finisse par en claquer la porte. C’est pourtant ce qui est arrivé à Charly Schwarz, personnalité attachante qui avait lancé la section genevoise des Verts libéraux. Querelles de personnes. M. Schwarz dénonce l’autoritarisme de la présidence. Divorce, donc, chacun poursuivra sa vie politique, de son côté. Mais regrets, tout de même. Pour l’intéressé, qui est un homme sincère et cultivé, attaché au bien public, passionné de Genève. Mais aussi pour les Verts libéraux, dont nous avons souvent ici défendu l’existence et l’utilité dans le paysage politique genevois. Puissent-ils dépasser ces affaires personnelles, et rendre service au canton en nous apportant la fraîcheur de leurs idées, et leurs visions réformatrices.