Groupe mutuel: un hasard, vraiment?

CAISSE-MALADIE • Il y a, dans la vie, des coïncidences aussi délicieuses que des comètes. Ainsi, lundi 29 septembre, lendemain du rejet de la Caisse publique par le peuple et les cantons, on apprenait le départ en bloc du comité du Groupe Mutuel, géant de l’assurance-maladie en Suisse, et surtout de son mythique président. Pierre-Marcel Revaz, après 33 ans dans l’entreprise. Une jeune et brillante économiste, Karin Perraudin, 39 ans, ancienne présidente de la Banque Cantonale du Valais, prend sa place. Elle était en direct, ce lundi 29, en ouverture de Genève à chaud.

Coïncidence, vraiment? Le départ de l’ensemble de la direction n’aurait-il aucun rapport avec l’enquête de la FINMA, l’Autorité fédérale de surveillance de marchés financiers, sur le Groupe Mutuel, enquête révélée, elle aussi, ce lundi 29 septembre? Il s’agirait de faire la lumière sur «d’éventuelles faiblesses dans la gouvernance de l’entreprise». Assurément, il faut laisser les enquêteurs faire leur travail, nous verrons bien.

Mais ce qui frappe, c’est la date de l’annonce du séisme. Juste le lendemain du vote sur la Caisse publique! On aurait voulu «retenir» l’information, on ne s’y serait pas pris autrement. Non qu’une divulgation antérieure eût changé le cours des choses (la marge des non est trop grande), mais disons qu’en termes d’images pour les Caisses en Suisse, en pleine campagne, ça n’était pas optimal. Toujours est-il, et sans préjuger de l’enquête, que les Suisses veulent la transparence dans la gestion des Caisses. Et cela, Caisse publique ou non.