COUP DE COEUR - COUP DE GRIFFE DU 09.01.2014

  • Pascal Décaillet DR

    Pascal Décaillet. DR

COUP DE CŒUR

On se croirait au plus profond d’un Maigret. L’époque est la même : les années trente, quarante et cinquante. Mais le milieu que nous décrit Michel Logean, lui-même ancien policier, avec un rare talent, c’est celui de la pègre genevoise ! A travers le personnage de Roger Lugon, dit L’Araignée, caïd de derrière les fagots, un vrai de vrai, qui a littéralement défrayé la chronique. «Lugon, alias l’Araignée », qui vient de paraître aux Editions Cabédita, nous trempe dans l’ambiance. Fausse monnaie, trafic de cocaïne (en 1933 !), proxénétisme, Pâquis de l’époque, puis l’Araignée passe la frontière, fraye avec le grand banditisme français de la guerre. Lugon devra répondre de l’assassinat d’un complice, son procès se déroulera en 1954. Je ne vous en dis pas plus: Logean nous raconte tout, c’est captivant.

COUP DE GRIFFE

Rue-Basses, Rue du Rhône, Fusterie, Longemalle: ce qui devrait être le centre de tous les scintillements genevois se transforme hélas, dès les magasins fermés, en sinistre désert. L’hiver, avec la nuit et la froidure, l’impression d’un vaste tombeau humide prédomine. J’ai même pensé l’autre soir au « Vieux parc solitaire et glacé » de Verlaine. On est au centre de Genève, juste entre lac et Vieille Ville, et c’est le règne de la mort. L’empire du néant. Il n’y a, littéralement, rien. Juste des maisons vides, comme chez Polnareff, n’hébergeant le jour que des bureaux. Très peu de bistrots. Rien qui puisse indiquer la vie, la vraie, celle des gens avec leurs rires, leurs cris, leurs engueulades. Juste un univers conçu, depuis des décennies, pour faire du fric le jour. Et nous foutre le bourdon, le soir tombé.