L'heure de la rigueur a sonné!

  • Le député PLR Pierre Weiss, un homme qui a le sens du détail.

    Le député PLR Pierre Weiss, un homme qui a le sens du détail.

BUDGET 2013 • On aime ou non le député Pierre Weiss, on partage ou non ses combats politiques. Mais il faut reconnaître une chose: lorsqu'il se sent investi d'une mission, il l'accomplit à fond. «Gründlich», diraient les Allemands. Déjà, c'est lui, tout l'été, pendant des dizaines d'heures, voire centaines, qui a pondu le volumineux rapport de majorité sur la fusion des caisses de pension des fonctionnaires. Avec la précision, le sens du détail, que seul un latiniste ayant passé une partie de sa jeunesse sur le décorticage des versions, peut avoir.

La meilleure copie

Là, le député PLR vient de récidiver. Lundi 5 novembre, il publiait la réponse de son parti à la consultation tous azimuts du Conseil d'Etat pour trouver une issue à l'actuelle impasse du budget 2013. Le projet ayant été refusé par une nette majorité du Grand Conseil, l'exécutif a invité les partis et partenaires sociaux à lui faire part de propositions. La meilleure copie, de loin, en termes de précision et de documentation, est celle du député Weiss. Avec dix remarques et dix propositions au gouvernement. Elles sont ciblées par objectifs, différant en cela de la proposition de coupes linéaires de 5%, de l'UDC.

Chiffres hallucinants

Exemples: faire passer de 25 francs à 365 (un franc par jour) la «taxe personnelle» dont tout contribuable doit s'acquitter. Ou encore, ne remplacer qu'un fonctionnaire sur deux, parmi ceux qui vont partir à la retraite. Mieux: tailler de 30% dans le effectifs des états-majors des Départements. Certains chiffres sont hallucinants: 216 personnes sont rattachées au seul secrétariat central du DIP! Confrontées à ce chiffre, même des personnalités socialistes (le parti du conseiller d'Etat) se disent choquées.

Coups de ciseaux au DIP

Oui, le DIP va se retrouver dans le collimateur du Grand Conseil: sur ce point, une majorité de députés devraient rejoindre Pierre Weiss. Dans ce département, il y a disproportion entre la sous-garniture du front (les profs du post-obligatoire, par exemple, doivent affronter des hausses d'effectifs) et la pléthore de personnel dans l'intendance. On voit mal comment cette situation pourrait échapper aux ciseaux de la députation.

Du côté du PS

Quant aux socialistes, c'est un document bien chétif qu'ils nous brandissaient ce lundi 5 novembre, en comparaison de la copie rendue par Pierre Weiss. Ils ne cessent de s'en prendre au bouclier fiscal, parlent de nouvelles recettes, donc de nouveaux impôts, dont la majorité ne veut manifestement pas. Une chose est sûre: comme ne cesse de le répéter le député UDC Eric Leyvraz, nous entrons dans des temps budgétaires extraordinairement difficiles. Avec en arrière-fond, le référendum sur les caisses de pension. Le temps de l'extrême rigueur est venu. Que cela plaise ou non à ceux qui ont passé leur temps à engraisser des états-majors dont personne, aujourd'hui, n'a encore saisi l'exacte utilité.