PS: le Quatuor d'Alexandrie

CONSEIL D'ÉTAT • Samedi 9 mars, à la Salle des Asters, les délégués socialistes choisissaient (dans l'ordre du meilleur résultat) Thierry Apothéloz, Anne Emery-Torracinta, Sandrine Salerno et Roger Deneys comme candidats au Conseil d'Etat. Un beau quatuor. Dont on va parler pendant sept mois.

  • PS: le Quatuor d'Alexandrie: Sandrine Salerno, Anne Emery-Torracinta, Thierry Apothéloz et Roger Deneys ont sept mois pour nous convaincre.

    PS: le Quatuor d'Alexandrie: Sandrine Salerno, Anne Emery-Torracinta, Thierry Apothéloz et Roger Deneys ont sept mois pour nous convaincre.

  • PS: le Quatuor d'Alexandrie - Sandrine Salerno.

    PS: le Quatuor d'Alexandrie - Sandrine Salerno.

  • PS: le Quatuor d'Alexandrie - Anne Emery-Torracinta.

    PS: le Quatuor d'Alexandrie - Anne Emery-Torracinta.

  • PS: le Quatuor d'Alexandrie - Thierry Apothéloz.

    PS: le Quatuor d'Alexandrie - Thierry Apothéloz.

  • PS: le Quatuor d'Alexandrie - Roger Deneys.

    PS: le Quatuor d'Alexandrie - Roger Deneys.

Ils ont quelque chose de romanesque, les socialistes genevois. Il y a quatre ans, en préférant Véronique Pürro à la locomotive Manuel Tornare pour partir, à côté de Charles Beer, à l'assaut du Conseil d'Etat, ils commettaient joyeusement l'une des erreurs de casting les plus abracadabrantes de l'après-guerre. Il y a un an, en refusant à nouveau d'envoyer Tornare, pour la complémentaire, face au bulldozer Maudet, ils se privaient de toute chance de victoire. Ils étaient devenus le parti des perdants, pour la plus grande jouissance de la droite, qui s'en frottait les mains. Aujourd'hui, les voilà qui abordent les élections avec quatre candidats de qualité pour le Conseil d'Etat. La spirale de la défaite est-elle enrayée? C'est possible. Mais pas sûr.

QUATRE COMPÉTENCES

Un mot, tout de même, de ce quatuor. Franchement, il est pas mal. Deux hommes, deux femmes. Deux magistrats communaux, deux députés. Assurément, quatre compétences, comme on dirait chez les pédagogues de M. Beer. Quatre parcours. Quatre trajets militants. Aucun d'entre eux ne déparerait dans un exécutif, d'ailleurs deux y sont déjà, dans les deux première communes du canton (Genève, Vernier). Aucun ne fait sourire, comme nous pûmes hélas l'éprouver lors du choix libéral de 2009. C'est le ticket interne le plus équilibré depuis des décennies.

CHOIX DÉMOCRATIQUE

Quant aux choix de partir à quatre, il est démocratique, dans le sens fort, et s'inscrit dans le plus parfait respect de l'esprit de la nouvelle Constitution. Nous élirons désormais le Conseil d'Etat en deux tours (6 octobre, 10 novembre), il est donc naturel que le premier tour soit une sorte de primaire par le peuple, les choses sérieuses se passant dans les cinq semaines suivantes. Les socialistes, contrairement à d'autres, ont eu le courage d'ouvrir le champ. A l'inverse, le PLR, qui a le culot et l'arrogance de ne présenter que les trois sortants, Punkt Schluss, décroche la palme du bétonnage et de l'absence totale de prise de risque. Cette stratégie, sachant pertinemment que Mme Rochat peut obtenir un mauvais résultat au premier tour, vise avant toute chose à assurer la réélection des deux radicaux sortants. Décidément, ces Messieurs sont dotés d'un sixième sens pour leur propre survie, et après eux le déluge.

IMPITOYABLE RIVALITÉ

Partir à quatre sera-t-il efficace? Impossible à dire. Ce qui est sûr, c'est qu'une impitoyable rivalité interne est désormais lancée. Sous les roses, les poignards. Tenez, un exemple: il fallait les voir, les quatre, ce dimanche 10 mars, entre 17h55 et 18h, juste avant l'antenne, sur le plateau du Grand Genève à chaud. Atmosphère à couteaux tirés. Juste M. Deneys, d'humeur naturellement badine, arborait l'esquisse d'un sourire. Chez les trois autres, notamment entre les deux dames, c'était glaciaire. Quel contraste avec la franche camaraderie des deux candidats PDC, MM Dal Busco et Barthassat, plus unis que Castor et Pollux, joyeux, chaleureux, une véritable sacristie de premiers communiants, à l'heure extatique de la prime burette.En attendant, Sandrine, Anne, Thierry et Roger ont sept mois pour nous convaincre. La rose au poing. Et le buste pointé vers des matins qui chantent.