C’est l’histoire d’une formidable métamorphose. Il y a encore trois décennies, le Vietnam faisait partie des pays les plus pauvres du monde. Avec 7% de croissance en 2018, il rivalise désormais avec l’économie chinoise. Comment expliquer un tel succès? Les raisons sont multiples.
Il y a d’abord eu une véritable volonté politique d’investir massivement en faveur des infrastructures. En construisant des ponts et des routes afin de doper la mobilité, mais surtout en multipliant les écoles. Si l’enseignement est devenu une priorité, cela s’explique par le fait que la moitié de la population a moins de 35 ans. Ce qui représente tout de même plus de 40 millions d’individus. Autre choix stratégique, proposer un accès à Internet à la fois bon marché et universel. Favorisant ainsi l’émergence d’un écosystème technologique et donc la création de milliers de start-up.
Mieux encore, la croissance choisie par les autorités de Hanoï se veut inclusive. Ainsi le taux d’emploi des femmes est à peine 8% inférieur à celui des hommes. Le but avoué est de mettre un terme à toutes les inégalités. Certains pays européens feraient bien de s’en inspirer. En se convertissant à la mondialisation, ce pays de l’Asie du Sud-Est s’est aussi ouvert les portes du commerce global. Ainsi en 2000, un accord de libre-échange a été conclu avec les Etats-Unis, l’ancien ennemi. En 2007, le pays a rejoint l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Avec pour conséquence immédiate, une baisse des taxes douanières sur les importations et exportations. Fluidifiant ainsi les échanges internationaux. Tout en boostant la croissance. Ajouter à cela un paquet de mesures facilitant la création et la gestion d’une entreprise au sein du pays et l’on obtient un succès économique sans précédent.
Pour la petite histoire, en 1993, 58% de la population vivait sous le seuil de pauvreté. En 2016, ce taux ne s’élevait plus qu’à 10%.