CŒUR Iliade ou Odyssée, la parole homérique est faite pour être dite à haute voix. A l’époque archaïque, celle d’Homère, on n’écrivait pas les poèmes épiques, on se les récitait, on se les transmettait par la parole. Ils ne furent que plus tard couchés sur le papyrus. Dans cet esprit, ne manquez sous aucun prétexte la lecture intégrale de l’Odyssée que nous propose AGLAE, L’Association des étudiants en grec et en latin, à la Salle de la Bourse, 8 rue Petitot. Ce sera jeudi 6 et vendredi 7 mars, de midi à minuit. Vous pouvez entrer ou sortir quand vous voulez. Mais méfiez-vous, c’est chronophage: à cette polyphonie de voix féminines ou masculines, on prend vite goût. On se laisse porter par l’histoire. Et on finit quelque part à Ithaque. Epuisé, mais heureux.
GRIFFE En refusant, à une courte majorité, d’accorder leur soutien à Pierre Bayenet dans la course au poste de procureur général, les socialistes genevois sombrent dans l’illisible. Voilà un candidat, contre Olivier Jornot, qui représente les valeurs de la gauche, les assume, les incarne. Il ose, par exemple, émettre des doutes sur le «tout sécuritaire» du couple Maudet-Jornot. Il demande de meilleures conditions pour les détenus de Champ-Dollon, et le Tribunal fédéral lui donne même raison. A partir de là, chacun vote évidemment ce qu’il veut, et votre serviteur votera Jornot. Mais enfin, on peine à comprendre ce que les socialistes ont à reprocher à Me Bayenet. On n’ose imaginer que ce refus de soutien n’ait pour cause de sombres combinaisons politicardes au sein de l’appareil judiciaire. Et pourtant…