L’ineffable «Bureau»

GRAND CONSEIL • Ils sont sept, un par parti. Il y a le président, les deux vice-présidents, et quatre membres. Ils constituent le «Bureau» du Grand Conseil, son organe de direction sur les décisions internes. Voies de fait. Voies d’eau. Insultes. Ordre du jour. En apparence, des pairs, avec juste une fonction organique, parce qu’il faut bien assumer la conciergerie. En réalité, l’ineffable «Bureau» du Grand Conseil s’avère depuis de nombreuses années, quels qu’en soient les membres, un petit Etat dans l’Etat. Un septuor de plus en plus pétri d’une importance qu’il est bien seul au monde à se donner. Car enfin, nous les citoyens avons élu cent députés, mais nous n’avons jamais élu de «Bureau». Ceux qui y siègent n’y sont qu’en fonction d’une désignation interne, certes parfaitement légale, mais ne reposant sur aucune onction populaire.

Depuis des années donc, appartenir au «Bureau» monte à la tête. On doit s’y sentir comme dans une forme de Seigneurie d’Ancien Régime. Une aristocratie du Parlement. On y prend de grands airs pénétrés, on s’isole pour y fomenter des décisions universelles, on jouit d’extase à taper sur les doigts de collègues qu’on n’aime pas. Et surtout, on s’y adoube, entre soi, toutes barrières politiques oubliées, pour assurer l’avenir du Perchoir. Tel est le «Bureau» du Grand Conseil. Longue vie à son infinie sagesse.