Ça fait bizarre de voir le train partir. Depuis le quai. Et de se dire qu’on aurait dû être dedans, participer, faire cette campagne 2019 pour le Conseil national. Découvrir si les Genevois m’accordaient à nouveau leur confiance après un premier mandat à Berne. Un premier qui sera aussi le dernier: le cancer en a ainsi décidé. Enfin, plutôt moi compte tenu du cancer: cela paraissait raisonnable.
C’est quand même un renoncement, un changement profond. La politique a pris une place importante dans ma vie, prépondérante même depuis 2015. J’aime cette activité. J’aime le débat d’idées, les campagnes de votations sur les sujets les plus divers. Me suis engagé pleinement et volontiers. Comme ai répondu présent aux nombreuses sollicitations des médias (combien ai-je fait d’émissions Forum?) Un bon client, disent de moi les journalistes: quelqu’un qui exprime son opinion clairement sans répéter les slogans de parti ou ceux des comités de campagne lors des votations. Quelqu’un qui débat, écoute l’autre et, parfois, mais oui, est prêt à changer d’avis si les arguments ou les faits le commandent (cela m’est arrivé sur le plateau d’Infrarouge). Quelqu’un enfin qui dit le fond de sa pensée même si cela provoque des remous au sein de son parti (interview 2016 de la Tribune de Genève sur la libre circulation). Bon, j’arrête de me jeter des fleurs et te dis ciao, chère lectrice, cher lecteur!