Citrons pressés

La classe moyenne: nous avions plaidé, ici même, début mai pour qu’on ne l’oublie pas, et qu’on veuille bien cesser de la presser comme un citron. A Genève, la classe moyenne doit devenir le problème numéro un des enjeux politiques et sociaux.

De qui s’agit-il? On peut se disputer à l’infini sur la fourchette qui définirait la classe moyenne, en fonction du revenu des ménages. Soyons concrets: il existe, à Genève, une majorité silencieuse de gens qui ont travaillé toute leur vie, parfois dur, élevé des enfants, participé à la prospérité générale, et qui n’arrivent pas à mettre un sou de côté. Pendant ce temps, ils voient leurs retraites, ou futures rentes, fondre comme neige au soleil: cela s’appelle, pudiquement, «la baisse des taux de conversion du deuxième pilier».

Les mêmes gens, qui peut-être ont eu le mauvais goût d’êtres malades, je veux dire un peu plus qu’un simple refroidissement, n’en peuvent plus de voir leurs primes maladie grimper. Ne parlons pas de la pression fiscale à Genève, qui fait de la classe moyenne, quelque part dans l’échelle entre les assistés et les nababs, l’éternelle vache à lait.

Dans la campagne des élections fédérales du 20 octobre, on va beaucoup vous parler climat, fin du monde, apocalypse. Peut-être pourrait-on aussi s’occuper, enfin sérieusement, des gens qui travaillent, prennent des risques, inventent. Et leur lâcher un peu la grappe avec les impôts, les primes et les taxes. Pour le Jugement dernier, nous verrons bien.