COMMENTAIRE: Le MCG n'est pas mort

  • Pascal Décaillet. dr

    Pascal Décaillet. dr

C’est assez incroyable, tout de même, cette jouissance des médias à constater, lors des élections cantonales du dimanche 15 avril, un «retour aux partis traditionnels». On pense principalement au PLR, mais aussi aux socialistes et leurs alliés Verts, grands vainqueurs, c’est vrai, de ce scrutin.

Bravo à ces partis, c’est sûr. Mais d’où vient cette fascination des observateurs pour les «partis traditionnels»? D’où, si ce n’est d’un indécrottable conformisme de pensée, qui voudrait qu’existent, pour l’éternité, toujours les mêmes. Comme si le champ politique n’évoluait pas.

La vérité est un peu différente. Si le vote protestataire, émergé depuis 2005, a été réduit cette année, c’est pour deux raisons, bien précises: d’abord, il a été frontalement attaqué par les siens, en suicidaire dissidence; et puis surtout, le concept amiral de «préférence cantonale» a été, ces dernières années, gentiment récupéré par tous, jusqu’au sein du PLR. On avait déjà piqué l’environnement aux Verts, on a piqué la préférence au MCG.

Reste qu’avec 11 députés, retrouvant ainsi une taille plus juste, ce parti demeurera, entre 2018 et 2023, la charnière entre la droite et la gauche. Clairement orienté sur des objectifs sociaux et populaires, proches des gens les plus défavorisés et non au service de nababs, le MCG est loin d’être mort. S’il arrive à retrouver sa combativité d’antan, dans la rue et loin des cocktails, il peut même encore avoir de belles années devant lui.