Emmanuel Macron et ses petits marquis

Ils viennent de la périphérie, de cette province méprisée par Paris, mal équipée en transport publics. Ils doivent absolument prendre leur voiture pour aller travailler. Ou alors, ils sont chauffeurs, livreurs, indépendants. Déjà en temps normal, ils arrivent à peine à boucler le mois. Et patatras, voilà que leur tombe sur la tête une hausse hallucinante du prix de l’essence. Au nom d’une taxe écologique, décidée en haut lieu, pour lustrer l’image de la France à l’international.

Alors, ils en ont marre. Ils s’enfilent un gilet jaune. Ils se déploient sur la France. Puis, sur Paris. Du côté des puissants intellectuels qui soutiennent mordicus Emmanuel Macron, les Bernard-Henry Lévy et les Daniel Cohn-Bendit, que croyez-vous qu’il arrive? De l’ancien agitateur de Mai 68, on pourrait imaginer un minimum de commisération pour cette France d’en bas.

Eh bien non. Celui qui, de sa chemise blanche, contemple le tragique de l’histoire, et celui qui n’en peut plus de reprendre la Sorbonne, chacun affiche un inimaginable mépris pour ces gueux qui osent occuper la rue. Ces Français de la base, simplement harassés de porter toutes les taxes de la création, on les regarde de l’Olympe, on les traite de fascistes, on les honnit, on les conspue, on les vilipende. Merci, Messieurs BHL et Cohn-Bendit. La prochaine fois, faites-vous préparer un hélicoptère, direction Baden-Baden. Prenez-le ensemble: au prix de l’essence, vous pensez!