MAI 68, C’EST FINI!

Vous avez suivi le roman de la nomination avortée du nouveau recteur de l’Université de Genève. Il s’agissait de trouver un successeur à Yves Flückiger, recteur sortant. L’Assemblée de l’Université proposait un professeur québécois, ayant été vice-recteur de l’Université de Laval. Le Conseil d’Etat a tranché: c’est non. Il estime, notamment, que la personne pressentie n’a pas le réseau nécessaire en Suisse pour accomplir une tâche plus politique, au fond, que purement académique.

Le Conseil d’Etat a pris la bonne décision. Les qualités intrinsèques du candidat québécois ne sont pas en cause. Mais la question de la connaissance du terrain est en effet fondamentale. Il faudra donc reprendre le processus à zéro.

La question fondamentale, dans cette affaire, quand on voit la complexité de cette «Assemblée de l’Université», et cette structure de l’Alma Mater avec beaucoup trop d’acteurs, c’est de sortir de l’ère de Mai 68, avec ses grandes illusions de participation à tous les échelons. Pour le choix d’un nouveau recteur, l’Université propose, le Conseil d’Etat dispose. Il est donc libre de dire oui ou de dire non.

Qualifier cet arbitrage final «d’ingérence», c’est ignorer le sens des mots. Typique génération 68, celle qui s’empressait de traiter de «fascistes» tous ceux qui ne surgissaient pas de l’extrême gauche associative. Eh bien ce temps-là est révolu. L’Université jouit certes d’un statut d’autonomie. Mais, ce sont les deniers des contribuables qui la financent. Notre argent! Nous aurons à nous en souvenir.