Des lobbies sapent les fondements de notre démocratie

  • Manuel Tornare, conseiller national (PS)

    Manuel Tornare, conseiller national (PS)

Il y a lobbies et lobbies… ceux qui font évoluer la société, pour le bien collectif, et ceux qui défendent des intérêts particuliers, avec pour seul objectif: la cupidité. Vous me rétorquerez que c’est une question de point de vue!

Deux exemples vous convaincront, sans doute... Les drones: ils apportent beaucoup d’aspects positifs. Ok! On les connaît. Mais, ils peuvent être redoutables au niveau de la sécurité, s’immiscer dans votre vie privée, ou être utilisés par des terroristes ou des armées sans scrupule (Syrie par exemple). J’ai alerté depuis 2013, à maintes reprises, le Conseil fédéral sur la nécessité d’encadrer légalement l’utilisation des drones pour éviter une prolifération non contrôlée et pour préserver la sécurité du pays (vol au-dessus de centrales nucléaires, d’aéroports, etc.). Les lobbies et les vendeurs de drones ont fait pression pour s’y opposer. Mais, ce mois-ci, le Conseil fédéral a enfin décidé de légiférer.

Autre exemple: la vente de médicaments à l’unité, pratiquée dans de nombreux pays, qui diminue les coûts de la santé et le gaspillage.

Les Chambres et le Conseil fédéral ont – enfin – accepté, comme je l’avais demandé par motion, de lancer un essai, optant pour les antibiotiques. Rappelons que des lobbies (pharma entre autres) avaient tenté de «couler» ma proposition, tiroir-caisse oblige! Certains lobbies, plus soucieux de rentabilité que d’intérêt général, sapent les fondements de notre démocratie. On ne le dira jamais assez.