COMMENTAIRE - Plaidoyer pour l’allemand

  • Plaidoyer pour l’allemand

    Plaidoyer pour l’allemand

ÉCOLE • Bien sûr, l’anglais est utile, qui le nierait? C’est une langue véhiculaire, planétaire, facile pour les échanges et le commerce. L’anglais est d’ailleurs aussi une langue de haute tenue littéraire, mais bizarrement ses partisans, tout à la louange de l’affairisme aisé, ne brandissent jamais ces qualités.

Je n’entends pas ici m’attaquer à l’anglais, ni jouer une langue contre une autre. Je dis simplement qu’en Suisse, nous avons des langues nationales, parmi lesquelles trois de nos plus importants parlers continentaux: le français, l’allemand, l’italien.

L’italien, l’allemand, pour un Suisse, ne relèvent pas de l’exotisme: ces langues, ces cultures font partie de notre patrimoine national. Leur montrer de la défiance, en prônant le primat de la langue du commerce, c’est mépriser ce que nous sommes, ce qui nous constitue, dans l’Histoire et dans le présent.

Pour ma part, l’allemand et sa littérature sont toujours venus avant toute autre chose. Une langue d’exception, chantante et complexe, taillée à la fois pour la démonstration cérébrale (la langue de Kant), pour le théâtre (Brecht) et pour la plus raffinée des poésies (Hölderlin, Celan).

Au cœur, au plus brûlant de notre débat d’été sur les langues en Suisse, j’avais juste envie de crier cela, qui est de l’ordre de la culture et de l’élévation: allez vers l’allemand, allez vers l’italien. Jamais vous ne le regretterez.