Une répartition plus juste et plus efficace

COMMENTAIRE - PASCAL DÉCAILLET
Oui, le Conseil d'Etat, dans sa nouvelle répartition des départements, a pris les bonnes décisions. Oui, il a placé, en fonction d'impératifs politiques, les bonnes personnes aux bonnes places. Mieux: il a commencé à corriger (et cela devrait se parachever fin 2013, avec la nouvelle législature) de criantes aberrations, dues à de purs dadas lors du découpage du gâteau en novembre 2009. Que faisait l'environnement avec la police? Que faisaient l'aéroport ou Palexpo avec le social? Et on peut toujours se demander ce que fabriquent ensemble l'économie et la santé.Les modifications de départements ne sont certes pas une pratique nouvelle. Mais il faut bien dire que le découpage à la hache de novembre 2009, où les anciens et les caïds se sont servis les premiers, en fonction du pur arbitraire et d'affinités personnelles (ah, la jouissance de nommer, quand on est prince), restera dans les annales. Et constitue l'un des péchés originels qui explique l'échec - jusqu'à l'arrivée de Maudet - de cette équipe fort moyenne.

Dans les corrections salutaires, on notera le passage de la sécurité civile chez Pierre Maudet (que diable faisait-elle chez Mme Künzler?), le retour de l'environnement chez Mme Künzler, mais alors pourquoi pas aussi le service de l'énergie, si ce n'est pour garder la haute main sur les SIG? On se félicitera aussi de la nouvelle dénomination «Département de l'Urbanisme», de François Longchamp (plus personne ne veut entendre, à Genève, le sigle maudit «DCTI»), amaigri mais cohérent, où le titulaire semble avoir été infiniment moins gourmand qu'en 2009. Manifestement, le ministre se fixe des objectifs précis et ciblés, et il semble avoir les moyens politiques de les réaliser.Bref, un nouveau découpage pour un nouveau souffle. Avec, avons-nous appris, les réticences de certains ministres changeant de Département à quitter physiquement leurs bureaux. Ce qui provoque en Vieille-Ville une valse courtelinesque de fonctionnaires, et rend fou de rage un certain Pierre Maudet. A ce gouvernement, pour les seize mois qui restent, souhaitons sincèrement bonne chance. Personne, à Genève, aucun d'entre nous, n'aurait sérieusement intérêt à un échec.